Testament :
je lègue -
une chaussure vieillie , durcie
près de la marche poussiéreuse.
une coquille d’œuf - un quart.
une araignée décédée,
à temps et contre temps,
persistant ses coquilles de mort,
fort hrignoteuse sa mort,
ses ardeurs et rumeurs,
sa brisure heureuse sous la marche
puisque ses syncopes ne comblent
ni caveau ni mesure.
un placenta de lueur autour du cadavre.
poussière de paille ou de sable,
la quatrième saison -
dont détails :
quelques points noirs,
quelques germes blanchâtres,
quelques radicelles,
pousses d’herbes, d’infimes torrents,
quelques hordes nerveuses
en fuite entre des portillons sous-terrains,
et un bishop errant qui vendrait des chocolats.
au dessus du porche, une mémoire :
si c’est celle de l’araignée, je vous en laisse le choix !
les tuyaux des orgues à l’aplomb de la nef.
plus loin, la clé des brumes mousseuses
le vertige d'une prairie,
la rivière fraîche derrière la sylve double
que, pour l’entendre malgré l’avoine qui bat
un jeune lièvre se dresse.
jusqu’un autel spontané,
d’algues, de pierres.
encore ! c’est une graine :
et l’araignée qui parle dirait :
à la fin toute brisure se fait paume,
et larme dans la paume élevée,
ou toute rosée baume sur les plaies -
murmure plus doux que les téguments du soir !
et d’ici jusque là, je tisse —
le chiffre des corbeaux incompréhensibles
jusqu’au retour de la partie adverse
à la table des négociations.
si la vie est un rêve, sur ce rêve,
sur ces vers, des ombres de ta beauté,
ta beauté demain s’élèvera
dans toutes les mémoires à venir.
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