substrats

Michel Gerbal
Michel Guerbal

 

 

Mes arrières grand-parents paternels, M et Mme Frichtman, quelque part en Pologne.


Mes grands-parents maternels, quelque part en France.

Mon nom est Michel Gerbal. Sans aucunement le renier, je voudrais le corriger tel que le souhaitait mon grand-père à son arrivée en France : גרבאל , Guerbal. Ne connaissant pas les subtilités de l'orthographe française, il ne savait pas que pour que s'entende 'gue' , le français exige un 'u' entre le 'g' et le 'r' : c'est ainsi que nous sommes devenus, de Frichtman, nom bien dangereux à porter à cette époque,  des Gerbal.  Selon son explication ( interprétation ! ), il s'agit de l'étranger ( גר ) qui réussit  ( il devient  באל  ) sans jamais oublier qu'il est étranger ... C'est ce que disait mon grand-père ( fils de M et Mme Frichtman ). Il avait reçu une formation de niveau traditionnel élevé, il savait donc ce qu'il faisait malgré sa faute d'orthographe. Les hébraïphones apprécieront ce midrash à usage privé ! 

 

Son nom est Vie, à Varsovie —
en ce point où toutes les spires croisent leurs rameaux,
il s'est résigné à ne rien expliquer: " eh bien,
que les survivants nous pallient."

L'Histoire ne jouxte suite de Fibbonacci
ni ne converge vers l'alpha:

les bagnards n'auront pas rédemption
les déportés n'ont rien à pardonner.

Le Temps, une langue d'ozone, se contient
dans son germe nébuleux: éventuellement,
il se rongera lui-même, pendu

le sureau creux de sa foudre.

L'image ici seulement nous dit ( quelle

elle ! grain de givre, de sel, de riz ):
la cour d'une maison. Un escalier,
avec plaques de ciment décollées. Une porte, ou portail,
entre l'une et l'autre, cette cour, la rue.

Ce qui fut un homme, il parfait son mourir.

Ce qui fut un dos - oublieux qu'il le fut -
n'est plus ardoise pour des signes illuminant la pierre.
Puisque quelques zlotys ont roulés près de sa joue, son angle,
son souffle est de bure - ou bien disons: syrinx de jute:
valeur faciale n'a plus revers de feuilles ombragées -
mourir flue et reflue en lui sans mépris.

Amours métamorphiques près des mûriers mythologiques

rêves naïfs de gerbes prosternées -
ah nous vous avons bien aimés.

La faim, la soif, la peur, l'angoisse....

sont morts déjà. Les autres émotions aussi.
Déguerpis les propriétaires ! ne squattent que quelques images vite:
d'une largeur de céréales ployés dans les champs,
quelque fois craquantes comme le bois de la maison
au Merle - sont-ce étamines de quelque amour ?
de la cuillère qui tinte dans la tasse de café.

L'eau d'une rivière est profonde:
beugle dans le bief,
presse la roue, l'algueuse,
enchevêtrée de bleu: mais
l'ombre de l'homme, il marche comme le boeuf
jarret fort, poitrail sourd sur une terre

en tout point semblable aux cloches d'airain.

Or par l'allée des boues fraiches !

c'est le chemin très commun que tu suivis:
qu'aucune seconde mort n'usurpe ta première.




Contact: michelgerbal   @   gmail  .  com

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