samedi 30 juillet 2022

et cependant

 

Et cependant dessous la tente

ensemble pressés, deux pies jumeaux

au ventre d’une chevrette écartée

j’éprouve tout à fait comme alors


tes rossignols hantent tes sucs 

le vent impétueusement renversé 

comme la corolle d’une fleur

dessus la canadienne que j’ai planté

à l’arrivée hier au soir à l’orée claire d’un bois


c’était notre taverne emplie de rites pour notre halte

mon ongle y a conçu ponts et routes ton ventre

ton épaule chaussée de tes chairs

là vacilleront boutons, escarpolettes

lorsque indulgente battait la toile de l’extérieur sur la toile de l’intérieur 

comme un pissenlit imbécile


– notre été, notre arrivée, tant d’éclairs

fossiles faisaient bourgeons dans tes claies


Vite ! Allez, passer !

ces ruchiers où les mémoires bourdonnent

et mon désir esseulé, acharné à filer 

l’écheveau des émotions d’hier

pour en nourrir la prochaine saison.

Passées ? non, elles sommeillent plutôt, 

affairées à rêver flores et doigts, vif-esprits, fleur-de-sel,

Mouillés-d’oeil, le tiens, à jamais notre bel aujourd’hui !


mais parfois aussi je te vois 

venir dehors o Miranda, je te vois

en fée de papier par quelque joie fripé

pour chant de cygne à s’y lier souhaitant

je te vois changée de toi en mirage de toi, 

tu cours, vas, danses, clopines, boites 

sur la lèvre du boucaut

lourd d’humaines épices ambidextres

qu’élève à claire épaule

une Noble Dame au Bleu Mantel


par petit soldat de plomb

par petite princesse de papier 

oh oui je pardonne une fois de plus 

je pardonne je pardonne !

tout ce que l’on voudra


car c’est vrai : il y a des femmes

comme toi, qu’il serait criminel 

de désirer retenir - et que 

même aux plus doux souvenirs

à les attacher grossièrement

on serait fautif


( hache - sel et azur perdent

passions veuves une à 

une fiancées à raison )




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