(…)
entre la douleur et la douleur
je m'exerçais à marcher droit-devant
sauter les haies chuter du haut des
falaises
que rien ne t'arrête o mon corps étonné
je m'aspergeais d'eau froide
la nuque et le ventre
j'offrais aux oiseaux les restes de mon
riz
les villageois riaient de mes pieds nus
et moi je riais d'eux et de moi-même
aussi
même j'ai marché alors sur la bordure
des feuilles
et même une fois ! foulé un nuage des
pieds
et même une fois foulé un nuage des
pieds
comment accepter que rien ne demeure
de tout ce que j'ai vu et fait
de tout ce que j'ai vu et fait
mais je viens de recevoir un méchant
éclat de fer
de clou rouillé
quelque part là, entre la nuque et l'épaule,
justement là où j'aimais caresser la tienne,
dans le creux que ça fait quand tu t'enfonçais
sous la tendresse de tes aisselles pour t'endormir
il y avait ce creux entre ta nuque et ton épaule
où mes doigts d'abord venaient s'engourdir
puis mon regard s'y laissait embrumer
de clou rouillé
quelque part là, entre la nuque et l'épaule,
justement là où j'aimais caresser la tienne,
dans le creux que ça fait quand tu t'enfonçais
sous la tendresse de tes aisselles pour t'endormir
il y avait ce creux entre ta nuque et ton épaule
où mes doigts d'abord venaient s'engourdir
puis mon regard s'y laissait embrumer
seulement souvenirs et douleurs
paroles ressassées
souvenirs, formules
paroles épitaphiques images séchées
comme mon sang coule
comme des papillons entre les feuilles soyeuses d'un herbier
comment accepter
paroles ressassées
souvenirs, formules
paroles épitaphiques images séchées
comme mon sang coule
comme des papillons entre les feuilles soyeuses d'un herbier
comment accepter
me voici replié dans ma poitrine
qui crie pour quelque chose vers en dedans
ferme là o ma poitrine
la mort viendra
je ne veux pas de tes secrets confits
je veux m'abrutir de sensations crues
chevauchées
malheur sur toi ! toi qui fait suivre je veux
de comment pourrais-je
ferme-la
crève
crève
qui crie pour quelque chose vers en dedans
ferme là o ma poitrine
la mort viendra
je ne veux pas de tes secrets confits
je veux m'abrutir de sensations crues
chevauchées
malheur sur toi ! toi qui fait suivre je veux
de comment pourrais-je
ferme-la
crève
crève
bizarre je me croyais différent
vivant
( me ferais-je une soupe de rouille de clous
pour fortifier de fer l'anémie de
mais je n'ai pas d'enfants à sauver
de l'ennemi qui rôde dans la nuit )
mais voici je prends le pouls du temps qui me reste
je ratisse comme des pâtés de sable
les demeures de mes vies
n'ai-je pas déjà été vieux assez
et si
alors je serais jeune encore
pour la première fois
ah comme j'essayais de me convaincre
la mort vient, environnée de silence
comme une dernière combinaison du penser
ça sera peut-être une pensée tragique
une formule idiote comme un slogan
une plaisanterie fine
ou une élégante dérobade
d'humour un peu cynique
et vain
suis-je mort, moi qui écrit ceci
et vous mes pensées êtes-vous de mort messagères
ou quoi
c'est que le monde est cruel
c'est que c'est le fautif
c'est que la vie et que le sort
et que l'etcetera
etcetera etcetera etcetera
comment accepter que rien ne demeure de
tout
que des paroles fondues
n'aurais-je rien ajouté
qu'à la sempiternelle rengaine des défaits ?
Qui ? Où ? Pourquoi nous ont-ils définis le mourir ?
-- qu'on meure d'approximation, c'est un mensonge
et encore moins expiation, propitiation: réglé comme un texte de théâtre, la vie
au goût d'un tyran impersonnel,
au dernier acte, ils saluent, les acteurs, un à un,
et retournent où retournent les ombres.
( me ferais-je une soupe de rouille de clous
pour fortifier de fer l'anémie de
mais je n'ai pas d'enfants à sauver
de l'ennemi qui rôde dans la nuit )
mais voici je prends le pouls du temps qui me reste
je ratisse comme des pâtés de sable
les demeures de mes vies
n'ai-je pas déjà été vieux assez
et si
alors je serais jeune encore
pour la première fois
ah comme j'essayais de me convaincre
la mort vient, environnée de silence
comme une dernière combinaison du penser
ça sera peut-être une pensée tragique
une formule idiote comme un slogan
une plaisanterie fine
ou une élégante dérobade
d'humour un peu cynique
et vain
suis-je mort, moi qui écrit ceci
et vous mes pensées êtes-vous de mort messagères
ou quoi
c'est que le monde est cruel
c'est que c'est le fautif
c'est que la vie et que le sort
et que l'etcetera
etcetera etcetera etcetera
comment accepter que rien ne demeure de
tout
que des paroles fondues
n'aurais-je rien ajouté
qu'à la sempiternelle rengaine des défaits ?
Qui ? Où ? Pourquoi nous ont-ils définis le mourir ?
-- qu'on meure d'approximation, c'est un mensonge
et encore moins expiation, propitiation: réglé comme un texte de théâtre, la vie
au goût d'un tyran impersonnel,
au dernier acte, ils saluent, les acteurs, un à un,
et retournent où retournent les ombres.
o où donc en toi s'infiltra le poison.
( le texte intégral de ce poème peut se trouver ici : https://editionslebrechet.blogspot.com/p/revue.html
entre autres textes plus ou moins bien famés et poèmes divers de diverses époques... )
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